J'adore le chocolat mais un excès a des conséquences parfois perturbantes
Nouveau parcours, nouveau décor pour cette 8ème édition de l'Ultrachampsaur. Encore plus de montagne, de dénivelé et de passages aériens, avec un peu moins de kilomètres . Quatre grosses difficultés pour atteindre quasi 4000 mètres de dénivelé,réparties sur les 57 kilomètres.
Une météo exceptionnelle s'offre au 200 coureurs, prêts à en découdre dés 6 heures du matin sur la place du village de Pont Du Fossé.
Je m'avance sur la ligne de départ avec un état de forme excellent mais avec une petite pointe d'inquiétude sur le plan digestif et gastrique qui me poursuit depuis 3 jours. Dés le coup d'envoi donné ça part assez vite , même très vite à mon avis pour certains!
De mon coté je n'ai pas trop le choix et dés que j'entame la première montée en direction des Richards j'ai un sentiment peu réjouissant sur mes ressentis! ressentis de cuisses synonymes de cuissots de rugbyman, énormes et lourds, qui viennent s'écraser au sol à chaque appui. Le mal vient en fait de plus haut, et qui me rappel les dérangements de ces derniers jours!! J'envisage alors une course difficile et compliquée.. Je n'arrive pas à suivre le rythme engagé sur les devants et au fil des lacets les écarts grandissent...
En haut de cette première ascension , soit 800+ je m'engage sur cette longue traversée assez technique, en herbe et plonge sur la vallée de Champoléon en direction des Borel. La situation physique ne s'arrange pas vraiment pour moi , ma vitesse de croisière est certes convenable mais faussée par mes déconvenues abdominales !Au Borel, lieu du premier ravitaillement on m'annonce déjà 15 minutes sur le premier, à seulement 12 kil du départ ! ça promet! Mais je poursuis avec les moyens qui me sont octroyés pour m'exposer à l'ascension de 1100+ du Roc d'Alibrandre, via l'ancien village de Méolion. Je fais mon bonhomme de chemin sur ce sentier d'une grande beauté, avec un passage en forêt et un final très aérien, exceptionnel. Je perds encore du temps dans cette montée mais je sens que ça rentre un peu dans l'ordre après un petit arrêt libérateur!
La deuxième descente va être longue avec 1200- pour atteindre la base de loisirs d'Orcières, via les villages des Marches (mes gîtes d'Alibrande sont juste là en dessous http://gite.orcieres.free.fr) puis les Usclas. C'est sur le bas de cette descente que toutes mes capacités physiques me semblent retrouvées! Le mental d'acier qui m'a accompagné me récompense en effçant mes troubles gastriques et en me faisant donation de jambes toutes neuves.
Je vais en avoir la confirmation dés que je m'engage sur la montée en direction du col de Rouanette.. J'arrive à nouveau à rebondir dans mes foulées, que c'est agréable!! Je décide , comme on dit dans le jargon, d'envoyer du lourd pour essayer de revenir sur les devants. Ambitieux comme pensée mais la tentative n'est pas utopique et déplacée car il reste deux grands cols et 25 kilomètres .Le petit challenge fixé sera de doubler 6 coureurs et reprendre un retard d'un minimum de 20 minutes pour espérer un podium.
Je cours tout le long sur cette ascension du col de Rouannette et je double trois coureurs, dont Yannick Blancard qui m'informe que c'est jouable d'aller sur les devants , au vue de mon allure.. Au col de Rouannette c'est à vive allure que j'aborde ce sentier caillouteux en descente..
Sur le bas j'aperçois Stéphane Pitaut, je ne vais pas tarder de le doubler et il me réitère les propos de Yannick ...Je poursuis cette ivresse et dévore le sentier en direction du col de Chorges..Je dépasse encore un coureur, Benjamin Faivre au niveau du ravitaillement de la Plaine. Tout va pour le mieux pour affronter le dernier mur de 400+ du Piolit. En haut il me reste 13 kilomètres , dont 11 de descente..je n'ai aucune nouvelle sur les écarts de devant.. Allez il faut persévérer et rester concentrer ...20 minutes plus tard c'est Stéphane Passeron que je double et je passe alors 3ème. Il reste 8 kilomètres , et pourquoi pas allez chercher le 2eme, mon ami Alain Trussard..Il eu fallu quelques kilomètres de plus pour le doubler. Même si j'ai repris 4 minutes depuis le Piolit , il en manquera 3, et je je franchis alors la ligne d'arrivée 3ème en 6h43.
C'est un sentiment de grande satisfaction qui m'envahit sur la ligne d'arrivée avec cette remontée que je qualifie de Grande..
L'espoir donne de la force dans les moments difficiles, même dans le sport... Encore une nouvelle expérience aujourd'hui! Le trail est vraiment une source d'abondance ...
Bravo à mon ami Alain Trussard et le premier Guillaume Porche avec qui j'aurais aimé batailler ... !!