La Sainte Baume c’est un immense massif montagneux qui surplombe la méditerranée et qui loge le circuit automobile Paul Ricard à quelques kilomètres de Toulon.
On a parfois tendance à penser que les coureurs du sud n’ont pas les sentiers adéquats pour s’entraîner !!Détrompez vous .Ils peuvent même parfois constater que nos sentiers des Alpes sont des autoroutes en rapport.Et oui !! Pas simple ces portions à relances, ces gros raidars, ces crêtes ou le simple déséquilibre vient vous fracturer une cheville ,ces descentes ou montées très techniques qui vous obligent parfois à mettre les mains !.Bref les trails proposés dans le sud n’ont pas à rougir des trails d’été dans les Alpes. Finalement la nature est bien faite pour les coureurs, le printemps dans l’extrême sud et ensuite on retrouve les pâturages, l’altitude et les montagnes alpines un peu plus tard.
De mon coté ma petite appréhension du jour était justement de retrouver ces sentiers, en partie, techniques alors que je cours depuis quasi trois mois sur des sentiers enneigés qui sollicitent moins les quadri en descente et demandent moins de concentration et d’agilité. Cela dit mon état de forme du moment est bon .Mon hiver sportif a été axé sur du spécifique, allure seuil et foncier sur bitume (autour de Gap le soir avec des potes pour la motivation l’émulation!!), puis pour le plaisir des yeux et la passion des montagnes cap sur la neige et un peu de ski de rando!!
La météo s’annonce au top ce dimanche 10 mars avec températures idéales et sans vent. J’ai donc ressorti le short, le manche courte Lafuma avec le coupe vent dans mon sac équipé de ma poche à eau de 1 L 500 et d’une canette de coca. (En effet je décide de ne pas m’arrêter aux deux premiers ravitos et donc de partir un peu plus chargé pour éviter la déshydratation). J’en profite pour exprimer mon incompréhension face à tous ces coureurs qui partent avec un simple "porte gourde", j’ai même vu un coureur avec juste deux petites fioles de 15cls d’une certaine grande marque. Gagner quelques centaines de grammes c’est une chose et très agréable sur les 10 premières kilomètres mais quand par la suite tu souffres de crampes, que tu es dans le dur avec la gorge sèche c’est parfois trop tard pour récupérer l’erreur !!
Sur la ligne de départ c’est avec grand plaisir que j’échange quelques mots avec de nombreux coureurs. Chacun sait que le parcours est exigeant et que le profil va demander aussi bien des qualités de grimpeurs que de descendeurs !
Allez si on courait un peu maintenant !!Blabla blabla et Pan à 8 heures pétante par le Maire de Cuges les Pins ! et environ 500 coureurs s'élancent!
La mise en chauffe doit se faire très rapidement si on veut garder en visu les fusées du départ ! Azimut sur les crêtes du Grand Vallon, le sentier est à relances et se durcit de plus en plus. Je trouve les allures de devant assez rapides vu le menu et il y a un bon groupe de coureurs qui tentent de tenir ce rythme mais jusqu’où ??
De mon coté je n’ai pas reconnu mais j’ai bien en tête le profil avec 4 grandes montées.Mon objectif est de rester plus ou moins au contact et de ne surtout pas m’emballer avant d’avoir franchi pour la deuxième fois les crêtes de la Ste Baume.
Je suis entouré sur cette première ascension de coureurs tels que Daviet, Orezzoli, Zaugg, Oyaga, Saucy, Henry, Couchaud, Marmet, Thiery et bien sur Renaud Rouanet mon coéquipier team Lafuma.. Dés que j’entame la première grande descente au km10 je comprends que les mauvais descendeurs n’auront que très peu de chance de rester sur le devant de la course !! Sentier étroit, technique, en single pour arriver au ravito 2 du 15ème ! Ensuite
une portion relativement plate permet de reprendre ces esprits et j’en profite pour évacuer la grande pression de la descente occasionnée par la très grande vigilance dont il faut faire preuve quand on est au taquet pour éviter la chute. Je me remets progressivement dans le rythme de montée pour atteindre le col du Saint Pilon, je double alors sylvain Couchaud. À la vue des pointages je suis alors 6ème ou 7ème au 20ème kil
juste avant de progresser sur l’autre versant dans la forêt millénaire de la Ste Baume. Ici ce sentier de descente est relativement propre. Je me sens bien et dévale à vive allure cette portion de 3 kms comme chaque coureur de devant j’imagine.
Mais la troisième grosse difficulté de côte arrive et là je décide de faire un peu le forcing pour voir ce qui se passe devant. Je cours sans jamais marcher pour enfin voir en visu Pierre Saucy, Patrice Marmet, Patrick Orezzoli et Renaud Rouanet . Je les double juste avant la crête et arrive sur Renaud avec qui je progresse jusqu’au Pic De Bertagne, point culminant de la course et des Bouches Du Rhône ! Et là c’est une descente vertigineuse vers le col de Bertagne, avec une petite difficulté en plus à gérer qui est de doubler sans créer d’accidents sur cette portion les coureurs du 23kms. Renaud est impressionnant sur cette portion un peu dangereuse, il lâche tout et me distance. Merci à ma chérie au ravitaillement 3 au col de Bertagne qui me tend une bouteille de coca et trois pâtes de fruits.
Je poursuis cette descente très longue et très technique avec en prime quelques traces de sangliers. Je sais que la course va se jouer sur cette descente et la remontée sur le Pas du Cugens. Renaud est un grand descendeur sur les portions très techniques et il le prouve ici. De mon coté j’évolue assez bien dans cette descente. Je sais qu’ici c’est la prise de risque qui va être efficace et porter ces fruits mais je décide de la limiter !! C’est quasi à Gemenos que l’on reprend le sens de la montée .Cette ascension est terrible de part son pourcentage et sa longueur ! La fatigue se manifeste mais il ne faut rien lâcher car à mes trousses je sens des clients (incapable de dire qui car je me retourne que trés rarement en course!) qui n’ont pas dit leurs derniers mots !! Il ne faut pas s’affoler tout en perdant le moins de temps possible, c’est une marche dynamique que j’essaie de mettre en place jusqu’en haut tout en évitant l’engorgement lactique !
Juste après les falaises du Défens on retrouve alors à nouveaux les coureurs du 23 pour entamer les 8 derniers kilomètres de faux plats descendants et descentes raides . Je décide alors de tout envoyer, donner le maximum pour éviter de me faire reprendre et pourquoi pas jouer la victoire !!.
Je franchis la ligne d’arrivée 2ème à 1 minute du vainqueur Renaud, en 4h40 d’efforts soutenus et intenses. Ravi et heureux de ce podium aux couleurs Lafuma. Benoit thiery qui arrive deux minutes plus tard complète le podium.
Merci de vos encouragements, de vos sourires et un grand bravo à toute l’équipe organisatrice du MTC pour sa générosité aussi bien dans le balisage, dotations, repas, gentillesse des bénévoles.
Alex 11/03/2013 12:33