Après la Ste Baume, puis le Ventoux, c’est au tour de l’occitane 6666 de déguster !!.Je parle bien entendu de la météo ! Mais là, c’est un ultra, avec une nuit complète dehors : Une gestion délicate mais Antoine Guillon et toute son organisation a pu mener à bien toutes les situations d’urgence durant la nuit. Le menu était pluie, vent et brouillard. Le grand froid nous a épargné, Ouf !!
C’est toujours très particulier les dernières heures avant le départ d’un ultra. Il ne faut rien négliger, rien oublier, se conditionner, se préparer mentalement. Les prévisions météo étaient catastrophiques, ce qui a eu pour conséquence d’être encore plus vigilent dans la préparation du sac de course et du sac de rechange ! On sait aussi que l’on va devoir affronter la nuit, une nuit totale à l’extérieur sur les sentiers .Pas toujours facile de rester confiant sans qu’un petit doute s’installe sur son état de forme, son potentiel à tenir un effort aussi long.
Un départ à 21 heures ! Pas courant et chacun doit s’adapter. Je me retrouve sur le lieu de départ, frontale au front (la pezl ultra, un petit bijou) pour un périple initial de 118 kms et quelques 6000 de+.
Une animation de départ met chaque trailer dans l’ambiance de course puis c’est parti pour les 400 coureurs.
Je me sens bien, tout est bien callé, frontale, sac, ravito, bâtons, la goretex autour de la taille. Je décide de me mettre dans une allure d’endurance très régulière. Je me retrouve sur le devant en solo avec trois coureurs qui sont eux en relais. La première portion de 20 kms avec 900+ nous emmène à Faugère. Je passe en 1h47 au pointage électronique, très bien en jambes ! Coté alimentation je ne change pas mes habitudes avec quelques gorgées régulières puis gel et pâte d’amande en alternance. Le parcours est très roulant jusque là, avec une multitude de petites bosses qui nous enchaîne dans un rythme à l’identique.
A trois heures de course tout va encore pour le mieux mais le sommeil commence à taper à la porte ! il insiste le bougre et je commence à me focaliser sur ce parasite ! Une gorgée de mon gel qui passe mal ! Bizarre et je me dis que c’est la nuit, que mon corps en éprouve moins le besoin ! Le mal prend vite sa place, il me réduit l’allure et je sens ma légèreté gestuelle jusque là bien présente s’alourdir ! J’essai de faire une analyse rapide de la situation : Pas de problèmes de vue cette fois avec mes lunettes adaptées et une frontale puissante qui me permet d’adapter l’éclairage en fonction du profil. Mais je dois reconnaître que ce manque de repère la nuit me perturbe, juste ce faisceau lumineux sur lequel je dois me concentrer constamment !! Il pleut avec un peu de vent mais rien de dramatique, j’enfile ma veste Goretex..
Cette envie de m’allonger pour dormir se fait ressentir de plus en plus et j’ai du mal à m’alimenter. En passager voiture, vous arrive t’il de faire l’erreur de lire ou de regarder fixement un point dans un col plein de virages ?.Un état nauséeux apparaît : Et bien voilà mon vécu à partir de 4 heures de course ! Je prends un Dompéridone et un Spasfon mais rien n’y fait, suis-je victime du mal de la nuit !! Je regarde ma montre, 33 kms et je languis d’arriver à Lamalou au 43ème pour stopper, car ma course est dans ma tête bien entamée. Des coureurs commencent à me doubler, Sylvain Couchaux, le futur vainqueur, prend de mes nouvelles et je lui souhaite une belle course.
Dans la descente sur Lamalou un semblant de mieux se fait ressentir, le mal de cœur se dissipe un peu ! Au ravito je passe donc en 4h50 à Lamalou, 6ème. Je m’arrête 5 minutes !
Pour éviter le moindre regret je décide de continuer jusqu’au prochain ravito de Collobrières au 58ème kil. Mais mon état de forme ne s’améliore pas et le plaisir de courir n’est plus là, je subis totalement et ma décision de stopper définitivement la course est prise. Le brouillard sur le haut n’arrange pas mais cette situation a au moins l’avantage de bien me réveiller ! Ma trace GPS Garmin est très rassurante dans ces moments là !
La descente sur Collombière est très longue et technique. L’arrivée sous des trombes d’eau au ravito à 4 heures du mat en 7 heures de course met un terme à ma course après 58 kilomètres. Je suis déçu mais pas d’autres issues m’étaient proposées ! Je vais devoir aujourd’hui chercher les raisons exactes de cet état de mal être qui m’a déjà à plusieurs reprises affaibli durant des courses de nuit ??!!
Bravo à tous les finisher qui ont du affronter toutes les difficultés d’un ultra avec en prime un parcours final de repli décidé en urgence.
Hervé GIRAUD-SAUVEUR 28/04/2011 06:55
yanshkov 27/04/2011 21:17
Vincent 26/04/2011 22:46
Alex 26/04/2011 08:59