L’Ultra Trail Du Mont Blanc qui contourne par les sentiers le mythique sommet le plus haut d’Europe et d’une longueur de 168 km avec 10500 mètres de dénivelé a été l’événement sur Chamonix en ce week-end du 30 Août 2013.
Un titre qui intègre le mot Trail, si bien connu tous les week-end dans le monde de la course à pieds.
Mais le terme Ultra, que représente t’il ? Vous qui me lisez et qui ne pratiquez peut-être pas forcément, avez-vous une idée ? Un trail un peu plus long qu’habituel me direz vous !! Avec un effort prolongé !! et avec beaucoup de marche !!
On peut en rester à ces réponses perspicaces mais j’aimerais vous plonger dans ma course pour ressentir, découvrir, analyser ce monde si particulier de l’UTMB qui s’éloigne bien souvent de la notion première de cette discipline.
C’est la 8ème fois que je prends le départ et chaque année cet événement reste unique par les préparatifs, les entraînements spécifiques, l’émotion , le plateau international, le site du Mont Blanc, la foule de coureurs et d’accompagnants, la presse et la médiatisation, les conférences, les stands….
Mais derrière cette fête, parfois cette euphorie débordante il faudra garder constamment en tête que cette épreuve est d’une extrême difficulté et j’insiste fortement sur cette dimension de la difficulté. Il ne suffira pas de savoir courir ou bien courir, marcher ou bien marcher pour franchir la ligne d’arrivée !! L’abandon d’un bon nombre de coureurs élites et autres en est la preuve.
L’état de forme physique est d’une importance évidente mais il ne sera qu’un élément d’une composante qui permettra au coureur d’être finisher. Mon excellente saison 2013 m’a mis en confiance mais en aucun cas m’a permis d’aborder cette épreuve en toute sérénité et sans inquiétude. Il faut rester très humble face à ce défi et accepter d’être confronté à tous les aléas inconnus dans un trail classique .Il suffit d’observer par exemple la presse spécialisée d’avant course et d’après course pour faire un parallèle entre les favoris puis le classement final . Ou de relire quelques interview d'avant course (on peut lire par exemple en gros titre « l’OVNI Américain » ou l’ambition débordante de certains coureurs soumettant l’idée de tomber les 20 heures) que l'on trouve un peu en décalé après la course!!
Prendre le départ dans des conditions optimales sera ma priorité. Il faudra insister et régler minutieusement le tout petit détail qui pourra prendre des dimensions aux conséquences dramatiques s’il n’est pas maîtrisé. Je vais aborder ici les points essentiels, qui s’éloignent de la course à pieds et qui seront pourtant les vecteurs décisifs pour arriver à bon port !! Cette préparation est universelle et fonctionne pour tous les coureurs, quelque soit le niveau, le poids, le sexe, les plans d'entrainements, les objectifs..
Le sac à dos sera mon unique compagnon de route. Tout doit être pensé en terme de confort mais aussi en terme d’efficacité. L’indispensable doit être à porté de main car l’état de fatigue extrême ne vous permettra pas de faire la démarche par exemple de récupérer une barre énergétique mal placé au fond d’une poche. Sur un ultra si vous restez une heure sans vous alimenter c’est quasi un abandon assuré. Pour la boisson idem, j’aime bien avoir ma boisson énergétique et du coca en continue sur le devant de mon sac et connaître la contenance. Pouvoir aussi mettre le coupe vent, gants et bonnet rapidement car le froid peut vous prendre d’un coup, accéléré par le sommeil de la nuit. C’est exactement ce qui s’est passé pour moi au 80ème km à 2h30 du matin dans la montée de Bertone après Courmayeur .Le sommeil m’envahit brutalement, mon allure se réduit, mon effort s’amenuise et par conséquence le froid se rajoute à ma première couche bien humide. D’ailleurs je m’allonge à deux reprises pendant 30 secondes dans cette montée avant d’arriver au refuge et me couvrir.
Que ces moments sont durs !! Le sac doit aussi coller au corps pour éviter tout frottement qui peut se transformer en ampoules. L’Ultra Trail 3, léger de chez Lafuma répond parfaitement à toutes ces attentes.
L’alimentation Il faut connaître la quantité de nourriture et de boisson à prendre chaque heure (60 à 70 grammes de glucide par heure pour moi) et être habitué aux aliments ingurgités, savoir alterner sucré, salé, savoir prendre le temps nécessaire à un ravito pour mieux repartir. Notre corps est une formidable machine mais on peut parfois comprendre ses dérèglements gastriques et intestinaux quand on analyse la ration alimentaire pendant la course. En faisant ma propre analyse de l’alimentation, j’arrive sur 26 heures d’effort, à 6 litres de boisson énergétique, 4 litres de coca, 1 litre de soupe de pâtes soit 11 litres de boisson, vingt barres énergétiques GO2 (assortiment de pâtes de fruits, pâtes d’amende et barres protéines), pour le salé une trentaine de tuc, une trentaine de tranches de saucisson, une vingtaine de carré de gruyère, une baguette, trois bananes !! Ça paraît incroyable toute cette quantité et pourtant ! Et pour info 4 arrêts pipi, signe d’une hydratation convenable. Je suis très satisfait de ce chapitre alimentaire, je n’ai jamais été en manque pendant l’effort, contrairement à l’année dernière dont l’hypo m’a coûté une dizaine de places entre deux ravitos !!).J’ai franchi la ligne d’arrivée avec encore l’envie de boire, de manger (d’ailleurs je me suis avalé une bière dans les 5 minutes qui ont suivi). Et là je peux donc dire que c’est une vraie victoire sur l’alimentation !!! Ceux qui font de l’Ultra comprendront aisément ma pensée..
La tenue vestimentaire, son matériel et son assistance. Le poids du sac a des incidences sur l’allure de course. Partir léger c’est bien, on gagne du temps, super !! Mais que se passe t’il quand vous êtes en pleine nuit dans une descente raide et technique du style les Chapieux avec un éclairage limité!! Et bien vous regrettez d’être parti avec une frontale certes légère mais peu efficace, avec peu de batterie. Le risque de chute est beaucoup plus important, la vigilance est augmentée, ce qui a pour conséquence de puiser de l’énergie. Pour éviter cela je suis parti avec deux bonnes frontales Nao Petzel et des batteries de rechange pour avoir un éclairage puissant toute la nuit, ne pas avoir le stress de tomber en rade de batteries, et ne pas se laisser bercer par un halo de lumière qui accélère le sommeil et qui réduit le besoin de s’alimenter.
Je suis surpris aussi par la tenue de certains qui restent en petit short et un très léger tee-shirt manche courte en pleine nuit. Il est vrai que la météo était clémente cette année mais je pense pas que le col du Bonhomme au 40èmekm et le col de la Seigne au 60èmekm à plus de 2500 d’altitude apportent le confort thermique nécessaire à un coureur en plein effort qui enchaîne montées et descentes ? Et le grand col Ferret, au lever du jour pour moi vers 6h 30 avec son vent glacial habituel et la fraîcheur du glacier à seulement quelques centaines de mètres du sentier. Dans cette situation de nuit je préfère de mon coté partir encore un peu chargé avec deux couches thermiques légères, une sur moi et une dans le sac par sécurité. Je ne regrette pas du tout et j’ai même mis ma taillole à Courmayeur pour me protéger le bas ventre. Et malgré cela je me pose la question aujourd’hui de savoir si je n’aurais pas dû me protéger encore mieux le haut du corps car j’ai senti à plusieurs reprises que j’étais à la limite du coup de froid (je connais bien le phénomène) avec de légers spasmes et autres aux franchissements des cols et les descentes. Les conséquences d’un coup de froid peuvent être terribles et il ne faut pas seulement imaginer l’inconfort ou des grelots !! Non il peut engendrer des terribles maux de ventres et surtout vous stopper pendant des heures le métabolisme des glucides qui permet d’alimenter vos muscles et vous apporter l’énergie nécessaire. Alors que c’est-il passé pour moi au 80ème alors que tout aller parfaitement avant ! L’épuisement a été brutal, aucune douleurs aux jambes mais elles sont devenues très coton avec une envie de dormir. Ce passage n’a jamais été facile pour moi (il suffit de lire mon récit de 2009 !!).La descente traumatisante sur Courmayeur, puis un arrêt de 6 minutes sous couvert au gymnase avec une reprise dans la montée de Bertone est un enchaînement redoutable. Peut-être que j’ai commis l’erreur de ne pas repartir avec une couche thermique sèche. Et ces spasmes très légers m’ont accompagnés jusqu’au lever du soleil après la Fouly vers le 110ème. Tout cela pour dire qu’il faut pouvoir se changer quand on le décide (et cela se prépare) et éviter d’attendre que le corps le réclame car il est souvent trop tard.
L’assistance personnelle familiale est pour moi, dans la mesure du possible, capitale sur un ultra car elle vous apporte une aide matérielle certes, mais surtout un confort mental et une chaleur humaine qui ressourcent, stimulent. C’est parfois simplement le petit mot qui fait tellement du bien ! Merci à toute ma famille nombreuse et mon ami Christophe qui m'ont soutenu jour et nuit.
Merci aussi à ma chérie gg qui m’a soutenu à distance et à tous ceux qui m’ont adressé des messages de sympathies et de soutien. Cette assistance ne s’improvise pas et devra être réfléchie bien avant la course (une semaine avant pour éviter de rajouter du stress et de la fatigue et d’oublier un petite chose) en terme de ravitaillements, matériel et tenue de change. Je vais prendre l’exemple de Champex au 123ème ou je me suis intégralement changé en tenue d’été. Merci à Lafuma qui permet aux athlètes du Team d’être très bien équipés en toutes circonstances. Cette année l’organisation a réduit fortement à 5 les points autorisés de l’assistance personnelle. Il a suffit de s’adapter, de se conformer au règlement et tout c’est bien passé. J’en profite pour exprimer un grand doute sur le contenu du matériel obligatoire de plusieurs coureurs sur la ligne de départ en observant un minimalisme évident !!
Le repos d’avant course. Celui de la veille et de l’avant-veille de l’épreuve. Pour éviter un stress complémentaire tout doit être fin prêt quand vous arrivez sur Chamonix le mercredi, aussi bien le sac, que sa tenue, ou son assistance .Il faudra consacrer ces deux jours au retrait du dossard (plus le contrôle anti-dopage pour moi), à la visualisation mentale du parcours, aux difficultés que la distance peut nous infliger pour nous conditionner. Se dire aussi que le courage, la force, la ténacité, la patience devront être sûrement les maîtres mots pour aller au bout. Puis repos, repos avec un petit tour au salon du trail pour se détendre. Par contre je n’ai pas très bien dormi la veille de la course. Il faudra que je me penche sur le sujet de la relaxation qui doit être, j’imagine, très bénéfique dans ces situations !
Bon et c’est quand qu’on prend le départ !! J’y arrive. Il est vendredi 13 heures. Mon repas est classique (légume, riz demi complet, jambon blanc, yaourt soja, banane, mon petit carré de chocolat).Repos puis douche et douche glacée sur les cuisses et jambes .A 15 heures j’enfile ma tenue, une petite photo avec Sebastien Buffart puis direction Chamonix vers 15h45.
Je reconnais avoir la chance d’être un coureur privilégié à savoir que je peux au dernier moment me positionner sur la ligne de départ. C’est ce que je fais vers 16h20, à 10 minutes du départ. La foule est énorme, l’ambiance exceptionnelle et la musique de Vangélis me prend les tripes et me donne des frissons une nouvelle fois. Je savoure ce grand, très grand moment magique, unique, spécifique à l’UTMB.
16H30 et c’est dans un bain de foule que les 2469 coureurs déclenchent leur chrono et s’engouffrent dans les rues de Chamonix.
Très vite des dizaines de coureurs me doublent sur les deux premiers kilomètres puis les allures s’installent.
Je ne me souci en aucun cas de l’allure des autres. J’ai en tête mes temps de passage et suis avant tout à l’écoute de mes ressentis. Mon objectif est d’être dans une allure très régulière et efficace jusqu’à Courmayeur au 77ème.Pour moi le parcours se résume en 4 trails, un de 30 km 1600+ de Chamonix au Contamines et trois autres de 46km et 2800+ des Contamines à Courmayeur, puis de Courmayeur à Champex, et de Champex à Chamonix !! Rien que ça !!Alors on ne va pas s’affoler !
Les kilomètres défilent et je me sens bien, facile. Après les Houches, dans la montée du col de Voza, je double et je double!. Je profite de dire un mot à Coco Favre puis à Serge Moro qui m’a pris cette belle photo.
Les coureurs s’étalent et je suis assez surpris de me retrouver déjà bien isolé à Delevret avant de commencer la descente sur St Gervais. Une descente longue de 1000- qu’il faudra négocier de façon très souple. Beaucoup de monde, de spectateurs à travers les rues avant de retrouver le sentier vers les Contamines. Attention au rythme sur cette portion !! J’arrive donc au village en 3 heures pour 30kms.L’ambiance est bien présente et je profite de ma première assistance pour prendre toutes mes réserves alimentaires, barres et poudre pour la portion Contamines Courmayeur. Le sac est un peu lourd et j’aurais dû faire un peu plus de sorties entraînements avec ! Je suis placé 21ème, c’est plutôt très bien mais c’est juste une info car je veux rester dans mon effort.
Et maintenant je m’éloigne pour rentrer très vite dans la nuit et ce pour une durée de 10 heures !! 1300+ en direction de la Balme puis du refuge de la croix de Bonhomme. Je suis trop bien dans mon allure et le ravito de la Balme est agréable avec toujours un feu de camps et de la très bonne soupe pour repartir. Je mets en route ma frontale sous ce ciel totalement étoilé à la Balme à 20h30 .Je connais bien le sentier qui me dirige au Col puis à la Croix. Cette ascension se fait assez bien sans grosse difficulté. Mais attention à la descente sur les Chapieux, je mets l’éclairage le plus puissant car il s’agit de longer des fanions à travers un herbage très pentu, crevassé de grosses rigoles, et envahi de cailloux, dalles, rochers.900- en 34 minutes pour arriver aux Chapieux en 5h43 pour 50kms.Je suis 24ème et tout va pour le mieux.
Un contrôle de mon matériel obligatoire par l'organisation et je repars pour une portion de 7km de petite route de montagne en dessus Bourg St Maurice pour arriver à la ville des glaciers. (Les paysages sont magiques quand on y passe de jour !!).J’entame ensuite la montée du Col de la Seigne sur 4kms avec toujours de très bonnes jambes.1h33 pour faire les Chapieux la Seigne avec 1000+ c’est top. C’est l’Italie avec une petite descente d’une demi-heure et j’arrive au ravitaillement du lac Combal .Je suis seul avec des tables remplies de réserves alimentaires, les bénévoles sont très serviables et toujours très sympathiques.
Deux minutes d’arrêt pour boire ma soupe, recharger ma bouteille et en avant pour l’arête Mont Favre. 45 minutes plus tard je pense alors à Courmayeur qui est 10 km en contrebas. Cette descente depuis le col de Chécroui est souvent en single et très pentue. Il faut être très prudent et rester vigilent et concentré jusqu’au bout même si on sait que Courmayeur est la première grande étape de franchie !!
Pour la deuxième fois mon assistance est présente, merci d’être là en pleine nuit car il est 2 heures du matin et ça fait donc 9h30 que j’ai pris le départ. Je suis 18ème .Je rentre dans un hall pour m’asseoir, recharger mon sac, changer ma batterie de frontale. J’aperçois Vincent Delebarre et la future première féminine qui arrivent. Je repars après seulement 4 minutes en direction du refuge Bertone 1000+ plus haut.
Dés la sortie de Courmayeur je passe Vincent D, on se dit un mot et je continue mon chemin mais 20 minutes plus tard il revient sur moi car j’ai nettement ralenti mon allure à cause d’un gros coup de fatigue .Merci Vincent pour tes mots d’encouragement. J’ai du mal à marcher et je m’allonge à deux reprises 30 secondes. Je me dis comment je pouvais être aussi bien il y a 1/2 heures et être autant épuisé maintenant !! Comme je le mentionne plus haut le coup de froid est peut-être l’origine d’autant que je ressens des spasmes. Je me fais violence et rejoins le refuge. Je m’arrête 10 minutes, je me couvre et décide de boire du café, boisson que j’avais proscrite depuis quelques mois, suite à une anémie. L’effet fut quasi immédiat et m’a permis de repartir en direction du refuge de Bonnati puis d’Arnuva. Cette traversée est difficile par les relances et sa longueur.
A Arnuva il est 5h25 du matin après 94km et 13 heures d’effort. Au ravitaillement on m’informe qu’au grand col Ferret le vent est violent et froid .Je repars confiant et je fais une belle montée en 1h07 avant de basculer vers Suisse !
Je sens la fatigue m’envahir à nouveau mais que faire ? Je n’ai pas de blessure, ni de soucis digestifs, alors je continue pour arriver 40 minutes plus tard à la Fouly en 28ème position. Je salue Kylian qui venait de voir passer ses potes espagnols et profite pendant quelques minutes du grand confort de ma famille.
A ce moment là se pose pour moi la question de l’abandon !! Il reste 60 kms, c’est beaucoup, c’est énorme et en même temps j’en ai déjà fais 110. La nuit est passée, le soleil est bien présent, mes proches sont là, je ne suis pas blessé, aucune chute alors je décide de finir au mental en découpant le reste en 4 tranches Champex, Trient, Vallorcine, Chamonix.
C’est donc reparti pour Champex, cette étape dure 1h45 et je retrouve pour la troisième fois mon assistance. Que ça fait du bien de se changer et repartir à neuf. Je fais un ravitaillement conséquent qui dure 16 minutes (un peu trop long peut-être mais il m’a permis d’aborder l’étape suivante avec confiance) En moyenne mes arrêts étaient de 3 à 4 minutes.
L’étape Champex Trient est composée de la montée de Bovine, bien souvent ignorée !! Et pourtant longue et très pentue. Je retrouve de l’énergie et j’en profite pour bien avancer et me retrouver dans la descente vers Trient.
Je redouble Vincent D qui a très mal aux jambes mais qui reste confiant pour le final.
Allez !encore deux étapes. J’aborde celle de "Trient Vallorcine" sereinement avec la terrible bosse de Catogne. Je monte en quasi 800m/h et double 4 coureurs. Ensuite la descente sur Vallorcine est interminable mais je parviens à ce dernier point d’assistance
Puis j’aborde on va dire la dernière ligne droite qui va durer tout de même 19 km avec 1000+.(juste un petit trail)
Heureusement que le mental est toujours là. Je connais très bien cette portion compliquée avec la traversée de Tête Au Vent à la Flégère. Tout d’abord 1000+ pour arriver à Tête au Vent avec du rocher à volonté. Ma progression se réduit et quand je commence la traversée je suis complètement épuisé et j’ai même du mal à marcher dans cet amas de cailloux. Je me refais doubler par 4 coureurs sur ces 2 km avant la Flégère. Allez il ne faut rien lâcher, je ne dois pas m’arrêter, chaque pas est un pas de moins à faire, tout le monde m’attend en bas dans la vallée !
A la Flégère il reste 8 km, je bois deux verres de café et j’entame la descente en crabe. Je me dis non tu dois courir, coûte que coûte. Je laisse alors mon corps légèrement basculer vers l’avant en espérant que les quadriceps supportent encore l’inertie !!ça passe et 1 heure plus tard j’arrive donc à Chamonix samedi 31 Août à 18H37 en 26h07 d'effort, 31ème, 4ème V1, 10ème français.Heureux
Je vous laisse imaginer ce moment intense qui irradie tout mon corps et l’esprit quand je franchis cette ligne d’arrivée avec ma nièce Lory et Léon.
Tous mes proches sont là , l’émotion est si grande .MERCI
Résultats:http://utmb.livetrail.net/classement.php?course=utmb 31%d'abandons